Le changement climatique, késako ?

Le changement climatique est désormais devenu une notion du quotidien, que ce soit aux informations ou dans les discussions. Il s’agit de la modification durable des paramètres du climat global de la Terre.
Le réchauffement climatique, en cours depuis la Révolution Industrielle et qui s’est fortement accentué ces dernières années, résulte d’une modification de la composition de l’atmosphère terrestre par les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) engendrées par les activités humaines. Mais pas seulement.

Il n’est pas toujours très clair de comprendre ce qui se cache derrière le changement climatique. Nous allons tenter d’éclaircir ce qu’est le changement climatique, d’où il vient, à quoi devons-nous nous attendre, puis nous envisagerons des solutions.

D’où vient le changement climatique ?

Le premier phénomène à  avoir été pointé du doigt est l’augmentation des GES dans l’atmosphère. Ces gaz à effet de serre retiennent davantage les rayons infra rouge, émis par le sol et les océans, et réchauffent, de ce fait, le climat. Le plus connu de ces gaz est le dioxyde de carbone (CO2) provenant majoritairement de la combustion des énergies fossiles pour nos activités humaines (transport, industrie …) mais aussi de la déforestation ou de l’artificialisation des sols.
Le méthane (CH4) est un GES puissant, il a un pouvoir de réchauffement 28 fois supérieur au CO2. On le trouve dans des zones naturelles peu ou pas oxygénées, comme les marais. Il est produit par les organismes vivants (végétaux, animaux…) sous l’effet de la fermentation ou de la digestion.
Le protoxyde d’azote (N2O), qui a également un fort pouvoir réchauffant, émane des engrais chimiques azotés utilisés dans l’agriculture.

En addition à ce phénomène, vient celui de l’effet d’albedo. L’albédo est la part d’énergie solaire réfléchie par rapport à celle reçue. Plus un corps est clair et plus il est réfléchissant, son albédo est donc fort, comme pour les banquises et les glaciers qui renvoient les rayons du soleil vers l’espace (malheureusement ces surfaces fondent et leur pouvoir réfléchissant s’atténue). À l’inverse, les surfaces sombres, comme les océans et les espaces aménagés par l’homme  absorbent davantage la chaleur. La proportion de rayons absorbés est plus grande et continue d’alimenter le réchauffement climatique.
 L’effet d’albédo joue ainsi un rôle sur le climat et l’équilibre thermique de la planète.

Le troisième phénomène participant au réchauffement climatique est le trou dans la couche d’ozone. La diminution de la couche d’ozone a un effet sur le climat, bien que ce ne soit pas le premier facteur responsable du changement climatique : si la couche d’ozone s’amenuise, moins d’ultraviolets sont interceptés dans la haute atmosphère, et donc un peu plus d’énergie solaire parvient au sol, ce qui intensifie le chauffage par le bas de l’atmosphère, et donc modifie un peu le climat.  Ce phénomène est en partie dû aux gaz fluorés qui sont relâchés dans l’air par les machines thermiques comme le climatiseur ou le frigidaire. Le protocole de Montréal a interdit progressivement les ChloroFluoroCarbures (CFC) ce qui  a d’ailleurs permis au trou de la couche d’ozone de se résorber.

Nous allons voir les conséquences du réchauffement climatique et comment il se manifeste.

Avec nos modes de vie et de consommation, la température à la surface terrestre va continuer d’augmenter et les conditions climatiques vont continuer d’être chamboulées sur l’ensemble du globe. Dans un futur proche, les événements climatiques (tempêtes, sécheresse, inondations…) seront  plus fréquents et plus intenses.
Le niveau des mers va continuer d’augmenter. Le Groupement d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) estime qu’avec un réchauffement de 2°C en 2100, le niveau de la mer s’élèvera de 1 mètre à cause de la dilatation thermique de l’océan (une eau plus chaude prend plus de place) et de la fonte des glaces. Les pays côtiers verront alors leurs littoraux reculer et certaines îles pourraient même disparaître.

La biodiversité marine est menacée par l’acidification des océans. Les océans absorbent une grande partie des émissions de CO2, environ un tiers, et produisent des ions hydrogène acides. Avec une plus forte concentration de CO2 dans l’air, les océans en absorbent plus, ce qui rend les océans plus acides. Cette acidification est mal supportée par la biodiversité marine, et en particulier par les petits organismes à la base de la chaine alimentaire.

Enfin, la biodiversité est, et continuera d’être, largement impactée par une hausse de la température moyenne de la Terre. En effet, certaines espèces habituées à vivre dans un environnement spécifique (comme les ours polaires par exemple) se retrouveront dans un habitat devenu trop chaud et migreront vers un nouvel habitat plus adapté à leur mode de vie, s’ils veulent survivre (les ours polaires iront encore plus au Nord. Est-ce possible?).
Nous devons nous attendre à une réduction de 20 à 30 % des espèces vivantes sur Terre dans les prochaines décennies. Il semble donc urgent d’agir aujourd’hui !

Le changement du climat se manifeste aussi par une transformation du cycle de l’eau avec une modification des précipitations sur la planète : l’hémisphère Nord voit ses précipitations augmenter, et celles de l’hémisphère Sud, à l’inverse, diminuent. De ce fait l’eau devient plus rare au niveau des tropiques et au sud du globe, rendant l’agriculture plus difficile dans ces zones. L’augmentation des températures abaisse également les rendements de la production agricole car il est plus difficile de faire pousser certaines cultures moins résistantes à la chaleur, et augmente en même temps la quantité d’eau nécessaire pour l’agriculture. Alors l’eau devient une source de conflit au sein d’une même population (par exemple la guerre civile au Soudan depuis 2013) ainsi qu’entre pays. Ceux-ci se produisent majoritairement dans l’hémisphère Sud, puisque dans cette région les précipitations sont plus rares. Par conséquent, nous devons nous attendre à ce que les mouvements de population s’intensifient des zones sèches ou inondées vers celles plus humides et plus adaptées pour l’agriculture. Ces mouvements sont déjà présents aujourd’hui entre le Moyen-Orient et l’Europe, et continuent d’augmenter. Pour 2050, l’ONU estime à 700 millions le nombre de réfugiés climatiques, c’est-à-dire les personnes sur Terre susceptibles d’être forcées à quitter leur domicile à cause de la dégradation de leur terre. Mais où vont-elles aller ? Probablement dans les villes des régions à l’intérieur des terres. La concentration de la population dans les zones habitables pourrait alors augmenter jusqu’à 300 %. Sans changement de comportement, une crise sociale semble inévitable.  

Comment contrer le changement climatique ?

Les chercheurs réfléchissent à la question climatique et aux meilleurs moyens de limiter le réchauffement de la Terre. Le GIEC propose régulièrement depuis 1988 des plans d’action pour les dirigeants au niveau international, issus de ces rapports. Il conseille, entre autre, de reconvertir des terres agricoles en forêts ou en zones humides, en les gérant de manière durable. Il préconise aussi un changement de nos habitudes alimentaires en adoptant un régime moins carné. En effet, l’élevage intensif nécessite de grandes quantités d’eau pour abreuver les bovins et également de grandes étendues créées en déforestant. Les rapports du GIEC ne sont pas les premiers, nous pouvons citer le rapport Meadows en 1972 qui portait les mêmes conclusions, mais qui n’a pas été entendu par les gouvernements. L’ouvrage montrait déjà que le système productiviste ne pouvait pas perdurer dans le temps et qu’il était urgent d’en sortir.
Les gouvernements devraient finalement s’intéresser d’avantage aux propositions scientifiques leur permettant d’envisager des politiques soutenables sur le long terme. En parallèle, à l’échelle locale, nous avons la possibilité de réduire notre impact environnemental grâce à nos gestes quotidiens : en favorisant le vélo plutôt que la voiture, en adoptant un régime alimentaire moins carné et plus local, en achetant d’occasion ou en revendant, en réduisant ou en recyclant nos déchets. Changer notre mode de consommation nous fera sortir du monde productiviste. Pour en savoir plus sur les solutions du quotidien, vous pouvez rencontrer et échanger avec les membres de l’association CIE.

Conclusion

Finalement, le changement climatique est un phénomène qui peut faire peur si nous regardons ses conséquences sur la planète. Toutefois, nous pouvons grandement les limiter en réduisant nos émissions de GES et en changeant de comportement. L’application d’une politique 0 % émission de CO2 par les gouvernements à l’échelle internationale freinerait de manière significative le réchauffement, mais en attendant celle-ci, nous pouvons agir à notre échelle.

 

Guillaume Paris

 

Sources

Hoegh-Guldberg, O., Daniela, J., & Michael, T. (2018). Impacts of 1.5°C of Global Warming on Natural and Human Systems.

Louvet, B. (25. Septembre 2019). Science Post. Von https://sciencepost.fr/rapport-du-giec-sur-les-oceans-tous-les-voyants-sont-au-rouge/ abgerufen

 https://science.sciencemag.org/content/360/6390/791/tab-pdf1^q